Depuis une quinzaine d’années, des avancées majeures ont stimulé la recherche médicale contre le cancer avec pour objectif de permettre la guérison définitive de patients et non plus seulement la rémission. L’avènement de l’immunothérapie qui permet de « réveiller le système immunitaire » allié à la puissance des outils technologiques de séquençage, de calcul et d’algorithmes permet aujourd’hui le développement de vaccins contre le cancer « à néo Antigènes » personnalisés.
Le principe de ces thérapies est de faire reconnaître au système immunitaire du patient des antigènes (issus des mutations présentes dans la tumeur) qui peuvent servir à protéger ce patient, une fois le cancer traité. Certains vaccins sont actuellement à un stade avancé de développement clinique pour le traitement du mélanome et du cancer colorectal. Ce sont des vaccins à ARN qui ne sont pas personnalisés.
L’Oncopole Claudius Regaud, qui fait figure de leader dans le programme international de recherche clinique sur le vaccin individualisé contre le cancer, poursuit le travail initié pour la recherche de vaccin afin de prévenir les rechutes dans le carcinome épidermoïde de la tête et du cou[1] (cancer ORL). Ce cancer est l’un des dix cancers les plus fréquents, faisant 450 000 victimes par an dans le monde, avec une incidence qui devrait augmenter de 30% d’ici à 2030. La plupart des patients présentent une maladie localement avancée, dont plus de 50% récidiveront dans les trois ans suivant le traitement de première ligne (première intention).
Le projet porté par l’Oncopole Claudius Regaud vise à développer la sélection des mutations et des antigènes pour améliorer les vaccins de nouvelle génération, personnalisés et cliniquement efficaces pour la prévention des rechutes dans le carcinome épidermoïde de la tête et du cou.
Les deux premières phases du projet, sur lesquelles porte plus particulièrement le soutien du Fonds de dotation, ont pour but de concevoir, grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle, l’algorithme de sélection des mutations de la tumeur ayant la plus forte probabilité de déclencher une réponse appropriée et efficace du système immunitaire chez le patient.
Pour ce chantier ambitieux, l’Oncopole Claudius Regaud collabore :
- avec des équipes de recherche académique ayant une expertise reconnue en immunologie tumorale et en immunothérapie (Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse, Inserm / Université Toulouse III) et en développement des outils d’intelligence artificielle (IA) pour les systèmes critiques
- avec une société de biotechnologie française (Transgene), qui conçoit des vaccins thérapeutiques contre le cancer, basés sur l’ingénierie des vecteurs viraux et qui est engagée, depuis cinq ans, dans le développement du vaccin néo Antigènes TG4050, la première génération de « vaccins personnalisés ».
[1]Le cancer de la tête et du cou désigne un groupe de cancers qui prennent naissance dans la sphère ORL. Ces cancers débutent généralement à partir des cellules épidermoïdes qui tapissent les surfaces et muqueuses humides de cette région du corps, comme celles de la bouche, du nez et de la gorge. Ils sont souvent appelés cancers des voies aero-digestives supérieures (VADS).
A propos de l'IUCT-Oncopole
L’IUCT-Oncopole ou « Oncopole » comme l’appellent les patients, centre de soin, de recherche et de formation en cancérologie regroupe à Toulouse depuis 10 ans l’expertise de plus de 2 000 experts sur un même site labellisé « Comprehensive Cancer Center ». Il combine plusieurs installations cliniques de pointe pour le traitement du cancer avec une infrastructure de recherche de classe mondiale, sur un campus intégré qui rassemble des parties prenantes publiques et privées, y compris des partenaires industriels. Il traite plus de 10 000 nouveaux patients chaque année, et plus d’un patient sur huit est inscrit dans des études cliniques. L’Oncopole réunit le centre de lutte contre le cancer centenaire Oncopole Claudius Regaud et plusieurs équipes du CHU de Toulouse.